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Elections : Un jeune candidat se fait défoncer dans tous les médias

2 octobre 2018

Vous ne le connaissez peut-être pas, il s’appelle Bertrand Aubry, il a 19 ans et il se lance en politique. En tant que tête de liste dans la commune de Marche-en-Famenne, Bertrand ne fait pas les choses à moitié. Sa présence sur les réseaux sociaux est ouf (le gars ne fait que ça) et le clash sur Facebook… ça le connait ! 

Lundi, il était invité sur le plateau de Moi, bourgmestre sur La Une. On peut imaginer son stress et son envie de relever le challenge pour ce baptême télé, surtout qu’il devait donner tort à tous ses haters. Les caméras s’allument… 3,2,1… Le voilà en direct.

La journaliste Nathalie Maleux présente les participants. Vient alors le tour de Bertand. Il est rasé de près, présente bien malgré son air juvénile et dit  « bonjour » en souriant (poli en plus). Le débat est lancé.

Une première question lui est rapidement adressée à propos d’un « boulevard urbain » problématique et existant depuis longtemps dans la ville. « Comment compte-t-il améliorer la situation ? » Et là, c’est le drame… Aubry s’enfonce dans une explication incompréhensible, il est clairement à côté de la plaque, REPLI SOLDAT !


« Le projet a foiré dès le début » 



« Nous on veut ré-ouvrir le dossier, on ne comprend pas comment des experts ont pû évaluer ce boulevard, on va remettre des experts autour de la table et demander des idées aux citoyens. » Il est rapidement coupé dans son explication par l’un des autres candidats : « Vous dites que ça a foiré dès le début, vous étiez peut-être trop jeune pour le savoir mais avant il y avait trois feux rouges, un passage piéton avec bouton poussoir pour les piétons, on ne mettait pas moins de temps que maintenant pour traverser Marche ». La journaliste abrégera les souffrances du jeune candidat en passant à un autre sujet. Les autres 1, Bertrand 0.

Pas de répis pour Aubry

Si le môme de la politique comptait s’en sortir comme ça, c’est raté ! Il s’est encore pris quelques questions dans la tronche, ses explications ont été démontées en 2-2 par ses adversaires, le laissant comme deux ronds de frites.

Aubry : « Il y a énormément de SDF à Marche-En-Famenne » 

Adversaire : « Vous avez les chiffres pour dire qu’il y en a énormément ? » 

Aubry : « On les voit dans la rue »

Présentatrice : « Vous avez 19 ans, le bourgmestre en place en a 79, ça fait 30 ans qu’il est au pouvoir, il devrait faire un pas de côté ? » 

Aubry : « Je suis au conseil communal depuis mars et en juillet je ne l’ai pas vu car il avait mal au dos. Ce n’est pas l’image qu’on a d’un bourgmestre »

Les autres (qui se foutait allègrement de lui en plein direct) : « On parle de quoi là franchement ? Ca ne vous arrive jamais ? Vous ne le voyez jamais, vous n’avez pas vu ses convictions, son enthousiasme, sa détermination » 

Extraits de Moi, bourgmestre diffusé sur La Une le 02/10/2018

Star des réseaux

Mais le terrain de jeu préféré de Bertrand, c’est plutôt les réseaux, il clash à tout va ! Ses prises de positions divisent, sûrement à cause de sa com’ digne d’une mauvaise chaîne YouTube Gaming. On a souvent l’impression qu’il cherche le buzz à tout prix alors qu’il nous crie que « NON JE SUIS UN CITOYEN ET JE M’EXPRIME EN TANT QUE CITOYEN » (Le mec est révolté et fan d’Olivier Maingain).

Lives Facebook, commentaires, débats par écrans interposés, photos, coups de gueule, partages, Aubry est politique et Community Manager en même temps.

Nous avons contacté Bertrand Aubry pour savoir ce qu’il pensait de sa popularité sur le net et de son débat télé. 

Comment vous l’avez senti ce débat, ça s’est bien passé selon vous ? 

« Je suis un peu déçu, le temps était court et les deux ministres prenaient beaucoup de place. J’aurais voulu être plus concret, on est toujours moins pertinent le premier débat. Je ne comprends pas pourquoi il y avait des ministres en face de moi, ils ont un mandat jusque 2019 ils n’avaient pas à venir parler des élections 2018. »

Les questions étaient préparées à l’avance ? 

« Non et ça c’est problématique. J’ai reçu aucune question, aucun sujet, je n’ai pas pu réviser les dossiers. Ceci dit, je n’ai pas manqué de chiffres, j’ai fait exprès de ne pas en donner, faut pas toujours vouloir justifier les choses par des chiffres. »

Vous cherchez à créer le buzz avec vos publications ?

« Non, j’ai créé mon compte Facebook quand j’avais dix ans. Je ne cherche pas à faire le buzz, je sensibilise les gens. Je suis content que les gens puissent débattre sous mes publications, c’est parfois à mon désavantage. J’ai quand même créé une page Facebook publique, j’avais vu qu’on pouvait acheter des pouces, mais je ne l’ai jamais fait hein ! »

Vous répondez quoi à ceux qui laissent des messages négatifs et parfois insultants sous vos publications ?

« Je m’en fous, j’ai une grosse carapace, j’écoute tout mais je fais un choix dans ce que je prends en compte. Souvent je réponds pour répondre mais ça ne m’intéresse pas. Je ne peux pas écouter tout le monde, sinon j’explose. »

Votre communication est un peu bancale, non ? 

« Si je pouvais avoir toutes les qualités je les prendrais. Moi j’ai l’envie, la détermination, la sincérité. Mais oui, il faut que j’améliore ça. Depuis quelques mois j’essaie de ne plus supprimer les commentaires qui me déplaisent. »

La célébrité, le succès, ça vous attire ? 

« Non, c’est pas ce que je préfère. Quand je prends le train pour aller à l’école et que je lis mon journal sur le quai, c’est pas forcément agréable, quand je relève la tête, de voir des dizaines de gens qui me regardent. Le succès c’est pas forcément positif. » (Rien que ça)

Si on sort un article négatif sur vous, vous réagissez comment ?

« Bah je vais le relayer sur ma page Facebook, je vais le lire et je donnerai mon avis, je ne critiquerai pas le journaliste ou le média. » (On est content, leave me alone Bertrand)